LE SCOT DU GRAND ROVALTAIN, FAB-LAB TERRITORIALE A VISEE BIOCLIMATIQUE.

Lionel BRARD

Le Grand Rovaltain Drôme-Ardèche est un territoire neuf, imaginé par l’Etat et les collectivités locales à la fin des années 2000 pour servir de cadre à un futur schéma de cohérence territoriale. Un document de planification stratégique à visée à la fois opérationnelle et prospective dans le domaine de l’urbanisme, de l’écologie appliquée, de l’aménagement du territoire et du développement. Aussi, l’ADN du Grand Rovaltain n’est pas celui d’un territoire contraint par le poids d’héritages venus du passé mais plutôt celui d’un territoire en marche qui se pense et se construit en mode projet. Né d’une intuition politique, le choix du Grand Rovaltain s’est vite révélé judicieux tant il fait sens et cohérence au plan géographique, économique, sociologique et écologique.

 Un sens et une cohérence qui tiennent à la combinaison de plusieurs atouts clé :

  • son poids démographique (315.000 habitants) et économique ;
  • sa superficie (1640 km2) et sa maille territoriale à la fois dense et aérée, caractéristique d’un mix particulièrement réussi de centralités urbaines, villes, villages et campagnes ;
  • sa situation géographique de tête de pont du Rhône médian à la croisée de l’arc alpin et du sillon rhodanien ;
  • sa richesse écologique et bioclimatique ;
  • le fait que le territoire remplisse de facto bon nombre de fonctions métropolitaines, sans pour autant supporter les inconvénients de la massification métropolitaine ;
  • un fonctionnement en mode projet.

Fort de ses atouts, le SCoT du Grand Rovaltain est devenu légitime pour traiter toute une série d’enjeux sociétaux de premier plan : lutte contre l’artificialisation débridée, préservation et restauration de la santé des sols, défense des continuités écologiques, protection des trames vertes et bleues et des réservoirs de biodiversité, développement équilibré des cœurs de ville et des centralités urbaines, maîtrise des mobilités bas carbone, optimisation des zones d’activité économique, dynamisation des relations ville-campagne, préservation du foncier agricole, définition judicieuse des densités de logement et de la répartition spatiale de l’habitat, promotion de formes urbaines et villageoises conforment aux attentes des communes et de leurs habitants …

A l’heure où le fait métropolitain parait s’imposer à l’échelle mondiale et européenne sur le terrain de la croissance économique, de l’emploi, des mobilités, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, de la culture, de la santé, le Grand Rovaltain a la capacité de jouer sa propre partition dans le concert des villes moyennes attractives et des territoires ruraux dynamiques.

Un territoire comme le nôtre bénéficie d’atouts au diapason des attentes d’une majorité de français : qualité de l’environnement de vie, développement économique dynamique, espace de pleine nature à proximité, immobilier plus abordable, création d’emploi, services public de proximité …

Pris en sandwich entre les 4 pôles métropolitains de Lyon-Saint Etienne, Grenoble-Chambéry, Annecy-Genève et Aix-Marseille, notre territoire a su briser le plafond de verre qui pèse sur bon nombre de territoires intermédiaires et périphériques. Il ne s’est pas contenté de rester dans l’entre deux, ni Lyon ni Grenoble. Il a su occuper la place qui lui revient dans le concert des pôles métropolitains régionaux en y jouant sa propre partition territoriale, celui d’un pôle intermédiaire qui articule harmonieusement trois centralités urbaines connectées, une économie dynamique, des espaces agricoles performants et de vastes territoires de nature conservée. Un mix qui conjugue aménités urbaines et aménités campagne, fonctions métropolitaines et fonctions écosystémiques.

 La transition alimentaire offre à sa nouvelle agriculture, son secteur bio (production et transformation), sa viticulture, sa recherche agronomique et agroécologique, ses industries agroalimentaires et cosmétiques fleurissantes de vraies opportunités de croissance durable à l’échelle aussi bien régionale qu’internationale. La notoriété de ses marques et appellations dans ce domaine en atteste.

Le florilège des marques du Grand Rovaltain témoigne de la vigueur économique du territoire et de sa diversification. Sa résilience économique reste forte, ses entreprises et collectivités ayant su forger au fil des décennies une économie locale robuste et renouvelée qui résiste mieux aux crises que celles de bon nombre de territoires non métropolitains.

Pour poursuivre durablement sur sa lancée, le territoire doit encore renforcer son identité en prenant appui sur ses aménités environnementales, l’attractivité de ses villes-centre, l’harmonie de son tissu mix ville-campagne, la diversité de ses secteurs économiques d’excellence.

C’est pourquoi le SCoT du Grand Rovaltain vient de faire le choix de s’inscrire dans une démarche Bioclimatique, garante pour ses habitants d’un avenir positif.

Le Grand Rovaltain doit-il avoir faim de notoriété, de croissance verte, de décarbonation et de restauration de la santé des sols en surfant avec agilité sur la vague des transitions écologiques, hydriques, énergétiques, alimentaires, numériques. Ces dynamiques de transition en œuvre sur le Grand Rovaltain depuis une vingtaine d’année, souvent disruptives, sont de nature à favoriser le développement de notre territoire où le capital espace, facteur à la fois d’aménités environnementales, de bien vivre et de création de valeur, est géré avec une intelligence à la fois paysanne et entrepreneuriale.

Gageons qu’avec un SCoT à visée bioclimatique le Grand Rovaltain continuera à fonctionner comme une startup territoriale agile, imaginative et comme telle productrice de sens et d’avenir.

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