- Animer et fédérer les actions menées sur le territoire du Grand Rovaltain et la Région Auvergne Rhône-Alpes en matière d’étude de la santé des sols, de lutte contre leur artificialisation totale ou partielle. Cela en vue de garantir la durabilité des services écosystémiques et économiques qu’ils rendent.
- Etudier sur le long terme la relation entre différents types d’usages des sols totalement ou partiellement artificialisés (urbains, industriels, agricoles, forestiers, naturels) et la qualité des services écosystémiques rendus dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques (rafraichissement de la température locale par le jeu de l'évapotranspiration de la végétation et des pluies vertes, biodiversité végétale et animale, contribution au grand cycle de l'eau, production de biomasse, séquestration durable du carbone).
- Faciliter et promouvoir l’échange gagnant-gagnant entre les collectivités, les aménageurs, les chambres consulaires, les ONG, les entreprises agricoles et industrielles, les enseignants et les experts scientifiques afin de faire « percoler » les connaissances scientifiques dans le monde économique et social, et inversement de faire remonter les connaissances des utilisateurs du sol (agriculteurs, urbanistes, aménageurs, collectivités, entreprises, particuliers) vers la recherche scientifique et les décideurs territoriaux.
Dès l’origine, le SCoT du Grand Rovaltain a pris le parti d’inscrire le développement du territoire dans une dynamique de transition écologique et d’innovation environnementale. Une orientation fondatrice qu’il vient de confirmer et de renforcer en faisant le choix de devenir un SCoT à visée bioclimatique.
Garant et promoteur depuis 2016 d’une politique territoriale de sobriété foncière de haute intensité (réduction par 2 de la consommation foncière en continu), le SCoT a souhaité se doter d’un outil de suivi et d’évaluation de la santé des sols situés aussi bien à l’intérieur des tâches urbaine que des espaces agricoles, forestiers et naturels qui subissent tous, sans exception et à des degrés divers, des pressions anthropiques souvent dévastatrices.
Il peut s’agir de sols imperméabilisés, stabilisés et inertés en raison de constructions, de revêtement minéral ou composite, d’un compactage ou encore de sols de "pleine terre" dénaturés sous l’effet d’intrants chimiques à fort impact biologiques, de labours trop profonds où d’usages privatifs d’apports organiques ou minéraux adaptés à leurs besoins.
Aussi, le syndicat a-t-il décidé en 2015, à l’occasion de l’Année de la Terre (Nations Unies), la création d’un Observatoire des impacts de l’artificialisation des sols en vue de disposer d’un outil de suivi territorial sur le long terme de son impact sur la santé du sol, l'eau, l'agriculture, la biodiversité et le climat.
A la manière d’un FabLab territorial, l’Observatoire se veut collaboratif et intégrateur d’expertises territoriales, urbanistiques, économiques et scientifiques au service d’un objectif partagé : la préservation et la restauration durable des services écosystémiques rendus par les sols du Grand Rovaltain.
Une première campagne de mesure (2017-2021) a permis d’ancrer la démarche d’expertise territoriale. Les analyses de cette première campagne ont été focalisées sur les sols à vocation agricole ou naturelle. Pareille évaluation inscrite dans le temps long (10, 20, 30 ans), a vocation à s’élargir dans le cadre de la démarche ZAN instituée par la loi climat et résilience. Elle sera étendue aux sols des enveloppes urbaines, des friches et jachères ainsi qu’aux sols des futures aires de compensation de l’artificialisation situées en zone naturelles, agricoles et forestières actuellement dégradées en vue de la restauration de leurs pleines fonctionnalités écosystémiques.
LIONEL BRARD – PRESIDENT DU SCoT
L’observatoire ROVALTERRA, membre du consortium de recherche MALTOSE qui regroupe outre le SCoT du Grand Rovaltain, la société ALTEREO, le CEREMA et le laboratoire académique THEMA, a été lauréat national d’un appel à projet de l’ADEME dédié à la planification et à l’aménagement du territoire dans le contexte du changement climatique et de la mise en œuvre de la trajectoire ZAN.
Le projet de recherche MALTOSE vise à développer des solutions opérationnelles pour les collectivités dans leur travaux de diagnostic et modélisation des trajectoires de planification territoriale respectueuses de l'objectif ZAN tout en garantissant la prise en compte effective des services écosystémiques rendus par les sols vivants.
Le projet en cours s’articule autour de l’élaboration de deux solutions complémentaires :
Les sols constituent un maillon central dans la régulation des grands cycles globaux de l’eau, de l’air, du carbone ou de l’azote. Ils sont au cœur du vivant, au cœur de grands enjeux planétaires comme la sécurité alimentaire, le changement climatique, la disponibilité en eau de qualité, la préservation de la biodiversité.
Les sols constituent une ressource naturelle et une richesse vivante qui évolue de manière perpétuelle sous l'action des facteurs naturels et des activités humaines (urbanisation et aménagement des territoires, pratiques agricoles et industrielles, pollutions accidentelles...).
Les évolutions du fait des activités humaines sont de plus en plus préjudiciables au maintien de la qualité des sols et des services environnementaux qu’ils rendent. Ces évolutions sont le résultat de processus complexes, longs et cumulatifs, certaines difficilement détectables et souvent irréversibles à l'échelle des temps historiques. Il s'avère par conséquent nécessaire de détecter de façon précoce et sans compromission les signes des dégradations et leurs évolutions dans le temps, à l'aide de programmes d'observation et de suivi de la qualité des sols.
Pour protéger et exploiter au mieux les sols, il est donc essentiel de disposer d’une connaissance objective de leur santé. La santé d’un sol a été définie par la FAO comme étant : « La capacité du sol à fonctionner comme un système vivant. Les sols en bonne santé maintiennent en leur sein une diversité d'organismes qui contribuent à combattre les maladies des plantes, les insectes et les adventices, s'associent de façon bénéfique et symbiotique aux racines, recyclent les nutriments végétaux essentiels, améliorent la structure du sol et, partant, la rétention des eaux et des nutriments, le tout contribuant à améliorer la production végétale ».
Cette notion de santé des sols ne peut être évaluée ni dans l’absolu, ni par un critère unique. Elle ne peut s’apprécier que par rapport aux fonctions et aux services écosystémiques qui en sont attendus. Parmi ces services, la production massive de biomasse, d’aliments ou de substances biosourcées est la plus évidente. Mais en tant qu’interface vivante et dynamique interagissant avec les autres milieux environnementaux, les sols participent aussi à la régulation du grand cycle de l’eau : rétention et stockage des eaux pluviales notamment au niveau des zones humides et milieux aquatiques, réduction de la vitesse d’écoulement, recharge des nappes et cours d’eau. Les sols vivants sont un élément clé de la préservation des ressources en eau tant en termes de qualité que de quantité.
Ils abritent « en interne » un immense réservoir de biodiversité, permettent le recyclage des matières organiques, la séquestration du carbone en compensant une partie des émissions de CO2 vers l’atmosphère. Ils forment le cœur des écosystèmes terrestres et sont par le support et le milieu de vie de couverts végétaux sans lesquelles la biodiversité disparaitrait purement et simplement.